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"Pétrole propre" : projet environnement EMSE

5 mai 2011

Pour plus d'informations

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Répartition du travail :

                           Fahdi : réalisation de la vidéo, partie I

                      Florian : bande son vidéo, partie I, mise en page du blog, chef de projet

                      Maxent : partie II

                      Raphaël : partie IV, conférence téléphonique, journalisme scientifique

                      Romain : création et paramétrage du blog, BPS, conférence téléphonique

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Plan du site:

         I- Le pétrole de sa formation jusqu'à la pompe

                   1) Formation du pétrole (vidéo)

                   2) Forage

                   3) Distribution

                   4) Raffinage

        II- Les enjeux économiques du pétrole

        III- Les impacts environnementaux de l'industrie pétrolière

                   1) Afrique et Amérique touchés par le pétrole

                   2) Retour sur les types de dégats provoqués par l'industrie pétrolière

                   3) Catastrophes

                   4) Des accords environnementaux

        IV- Vers un pétrole propre ?

                    0) Les enjeux

                    1) Introduction aux micro-algues

                    2) Procédés mis en pratique

                    3) Obstacles rencontrés

        Pour en savoir plus...(sources)

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Sources :

I- Le pétrole de sa formation jusqu'à la pompe

     Site dédié au pétrole : explication par un amateur passionné par les énergies : ici 

     Site lié à la CNUCED : ici

     Vidéo "C'est pas sorcier" : ici

     Wikipédia : pétrole    industrie pétrolière    raffinage    kérogène   réserves pétrolières  

     Site avec de nombreux schémas et cartes intéressantes : ici

II - Les enjeux économiques du pétrole

       Le marché du pétrole :

http://fr.wikipedia.org/wiki/March%C3%A9_p%C3%A9trolier
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/petrole/economie-petrole.shtml
http://www.rncan.gc.ca/eneene/sources/pripri/marmar-fra.php
http://lecercle.lesechos.fr/economie-societe/energies-environnement/221130296/petrole-composantes-et-fonctionnement-des-marches-

       Les composantes du prix :

http://www.autosblog.fr/post/3094/le-prix-a-la-pompe-dans-le-monde-on-roule-pour-combien-a-letranger
http://www.planete-energies.com/fr/l-energie-au-quotidien/les-energies-en-chiffres/le-prix-de-l-energie/comment-se-fixe-le-prix-des-carburants-200032.html
http://www.portugalmania.com/flash-portugal/prix-essence.htm

http://www.linternaute.com/auto/dossier/carburants-qualite-prix/qualite.shtml
http://www.commentfaiton.com/fiche/voir/91214/comment-expliquer-les-differences-de-prix-de-l%E2%80%99essence-ou-du-gasoil

http://www.pratique.fr/prix-carburants-explique-differences.html

http://sitebach.free.fr/index.php/divers-horizont/756.html

        Données sur l'industrie pétrolière :

http://www.opec.org/opec_web/en/data_graphs/330.htm
http://www.fb-bourse.com/2010/06/classement-compagnies-petrolieres-2010/


III- Les impacts environnementaux de l'industrie pétrolière

 

Impacts au Congo (Perenco) : http://www.ipisresearch.be/fck/file/Perenco.pdf

Impacts au Pérou (Amazonie) : http://www.amazanga.org/petrole.html

Impacts au Niger (Amnesty Internationale) : http://www.amnesty.org/fr/news-and-updates/report/oil-industry-has-brought-poverty-and-pollution-niger-delta-20090630

Impacts au Canada (Alberta) : http://www.ec.gc.ca/energie-energy/default.asp?lang=fr&n=E2F0564A-1 

Pour avoir des données relativement fiables sur la pollution de l’industrie pétrolière au Canada : http://www.ec.gc.ca/inrp-npri/default.asp?lang=Fr&n=B85A1846-1

Economie et politique du pétrole : http://www.unctad.org/infocomm/francais/petrole/ecopol.htm

Marées noires : http://www.mareenoire.info/enquetes/petrole.htm

Marées noires : http://www.marees-noires.com/

Marées noires : http://fr.wikipedia.org/wiki/Mar%C3%A9e_noire

Liste des principales marées noires : http://marees.free.fr/marees-noires.html    

Liste des principaux déversements pétroliers : http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_principaux_d%C3%A9versements_p%C3%A9troliers

Dégazages illégaux : http://www.grid.unep.ch/product/publication/download/ew_oildischarge.fr.pdf

Protocole de kyoto : http://fr.wikipedia.org/wiki/Protocole_de_Ky%C5%8Dto

Texte du protocole de Kyoto http://unfccc.int/portal_francophone/essential_background/kyoto_protocol/items/3274.php

Oléoducs Caucase : http://milpassion.over-blog.com/ext/http://jaurel.free.fr/images/OleoducCaucase.jpg

 

IV- Vers un pétrole propre ?

Projet Shamash : ici

Info TF1 micro-algues et BPS : ici

Vidéo et article précis sur les micro-algues : ici

Mécanismes physiologiques et biochimiques induits chez Yarrowia lipolytica en réponse à des modifications de l’environnement physico-chimique des cellules thèse de biotechnologie, biochimie de TA Thi Minh Ngoc

 Produire des biocarburants à partir de microalgues: quels enjeux pour la recherche ? de Gilles Peltier de l’Institut de Biologie Environnementale et Biotechnologie CEA Cadarache

Green Algae for Carbon Capture & Biodiesel du Docteur Mae-Wan Ho de l’institut of Science in Society

Arief Widjaja, Chao-Chang Chien, Yi-Hsu Ju (2009). Study of increasing lipid production from fresh water microalgae Chlorella vulgaris, Journal of the Taiwan Institute of Chemical Engineers

La production de biocarburant lipidique avec des microalgues : promesses et défis par J.-P. Cadoret et O.Bernard du laboratoire Physiologie et Biotechnologie des Algues (PBA) d’IFREMER

Photosynthèse ou fermentation,la bataille des micro-algues fait rage article issu de La Tribune 2011 par SOPHY CAULIER AVEC DOMINIQUE PIALOT

Le dossier noir des énergies vertes (mars 2008). Science et Vie 1086

ELEMENTS D’ADAPTATION DE LA METHODOLOGIE D’ANALYSE DE CYCLE DE VIE AUX CARBURANTS VEGETAUX thèse d’Anthony BENOIST Spécialité Energétique

Alternatives au pétrole par Patrick Brocorens du Laboratoire de Chimie des Matériaux Nouveaux de l’Université de Mons-Hainaut

Les hydrocarbures naturels dans l’environnement par M. Rohmer, J.-P. Vandecasteele

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Remerciements :

     - A la tutrice de ce projet qui a accepté la création de ce site comme support du rendu

     - Aux aimables chercheurs qui ont bien voulu nous accorder un peu de leur temps et de leur savoir

     - A internet pour toutes les sources et images qu'il a pu nous fournir

     - A l'équipe qui a fourni un travail colossal

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Nous contacter : petrolepropre@hotmail.fr

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4 mai 2011

IV- Vers un pétrole propre ?

 IV- Vers un pétrole propre ?

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Les microalgues :

 

L’Europe est fortement dépendante au niveau énergétique, sa consommation en pétrole dépend à 50% d’approvisionnements extérieurs. En outre les réserves pétrolières sont en constante baisse et arriveront d’ici peu à pénurie.

Pour résoudre la pénurie de pétrole de nombreuses solutions ont été proposées comme le photovoltaïque, les voitures électriques, la culture d’algues. Les biocarburants de 1ère et 2ème génération issus de l’extraction d’espèces oléagineuses se heurtent cependant à des problèmes environnementaux (déforestation) et sociétaux (crise alimentaire). Actuellement, les biocarburants de 3ème génération, issus des micro-algues, représentent une bonne alternative entre productivité et respect de l’environnement. Ces derniers permettent de concilier rendement important et préoccupations environnementales et sociales : ils ne nécessitent pas l’occupation de larges terres agricoles et valorisent de manière efficace le CO2.

 

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 1) Introduction aux micro-algues

a)     Définition :

Une micro-algue est un organisme photosynthétique unicellulaire délimitée par une membrane plasmique, qui contient au sein de son cytoplasme de nombreux organites nécessaires à son fonctionnement et à son métabolisme : chloroplastes, amyloplastes, oléoplastes, mitochondries et son noyau entouré de son enveloppe.

 enviro_2Vivant dans les milieux aqueux, les micro-algues peuvent produire de la matière organique à partir d'éléments minéraux (grâce à la photosynthèse).

 

b)    Techniques de la photosynthèse

La photosynthèse est le processus bioénergétique permettant aux plantes de synthétiser de la matière organique à partir d’énergie solaire de dioxyde de carbone d’eau et de sels minéraux. C’est cette matière organique qui est ensuite extraite pour produire le biocarburant. Le processus de photosynthèse joue donc un rôle primordial dans la production des biocarburants. Aussi il nous a semblé important de rappeler son mécanisme :

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On peut distinguer deux grandes phases dans le processus de photosynthèse :

1 - Les réactions photochimiques

La lumière parvient aux micro-algues sous forme de photons qui sont captés par les pigments (comme la chlorophylle) en fonction de leur longueur d’onde. Lorsqu’un photon d’énergie est capté, un de ses électrons passe à l’état excité ce qui crée de l’énergie lumineuse. Les antennes collectrices (ensembles comprenant des pigments (chlorophylles a et b, caroténoïdes et phycoérythrobiline et des protéines))  distribuent l’énergie lumineuse captée aux centres réactionnels des photosystèmes qui la transforment ensuite en énergie chimique. Les premiers électrons capturés initient alors la réaction photochimique.

 

2 - Le cycle de Calvin :

En second lieu, l'énergie chimique contenue dans l'ATP et le NADPH+H+ fixe le carbone contenu dans le dioxyde de carbone atmosphérique en le liant aux atomes d'hydrogène des molécules d'eau. Le NADPH+H+ ayant acquis des électrons grâce à la phase photochimique réduit ensuite le carbone fixé en glucide et lipides. Ces lipides seront ensuite extraits afin de produire le biocarburant par transestérification.

 

On peut résumer le processus photochimique en deux phases distinctes :

1. Les réactions photochimiques

12H2O + lumière → 6O2 + énergie chimique (24 Hydrogènes) .

 

2. Le cycle de Calvin, appelé aussi phase de fixation du carbone

6CO2 + énergie chimique (24 Hydrogènes) → C6H12O6 + 6H2O

L’ « énergie chimique » correspond à 12 molécules de NADPH+H+ et de l'ATP.

 

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  2) Procédés mis en pratique :

Le biocarburant de 3ème génération est obtenu par extraction de la biomasse contenue dans les micro-algues. Il s’agit notamment de récupérer l’huile (riche en lipides) des micro-algues. En outre les micro-algues possèdent l’un des meilleurs rendement de conversion photosynthétique. Ceci permet d’envisager des rendements à l'hectare supérieurs (d'un facteur 30) aux espèces oléagineuses terrestres et justifie pleinement leur utilisation pour produire des biocarburants :

 

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a)     Production de Lipides

La forte teneur en lipides des micro-algues explique l’intérêt que les chercheurs leur portent.

Dans des conditions de culture fixées, certaines espèces de micro-algues accumulent le carbone fixé, sous forme de lipides (appelés triglycérides) quelques espèces (comme les Chloro-phycées)  accumulant jusqu'à 80 % de leur poids sec en lipides. Ce stockage permet la mise en réserve d’acides gras et d’énergie et sera ensuite transformé par transestérification en biocarburant.

Le stockage de lipides résulte d'un déséquilibre transitoire entre le flux de carbone issu de la photosynthèse et le flux d'autres éléments nécessaires à la croissance (phosphore ou azote). Aujourd’hui les scientifiques cultivent les micro-algues dans certaines conditions (carrence en nutriments) pour booster le stockage des lipides. Les conditions de carence en azote sont en effet connues pour stimuler la production de lipides. L'augmentation soudaine de l'intensité lumineuse, un choc thermique ou un choc osmotique favorisent également la production de lipides.

De fortes teneurs en lipides ne peuvent toutefois pas être maintenues pendant de longues durées : elles conduisent souvent à un arrêt de la croissance : il faut trouver un compromis entre croissance (donc sans carence) et production d'huile (avec un stress ralentissant la croissance).

 

b)    Techniques de mise en culture :

Cependant il convient de se demander comment ces microalgues sont cultivées ? Et si les domaines utilisés n’entrent pas en compétition avec les cultures de matière première ?

Les deux principales méthodes de production à grande échelle de biomasse micro-algale sont les bassins et les photobioréacteurs.

A l’échelle industrielle les bassins sont souvent plus utilisés car en termes de culture à ciel ouvert ils permettent d’obtenir les rendements les plus importants. De plus l’investissement et le besoin en main d’œuvre qualifiée est moins important que pour les technologies de type photobioréacteurs. Cependant étant à ciel ouvert, ces systèmes sont sensibles à la contamination et les paramètres de culture (distribution et évacuation du CO2, de l’O2, contrôle du pH, de la température,…).sont difficilement contrôlables contrairement aux bioréacteurs.

A grande échelle industrielle les bassins ont des dimensions de l’ordre de 1000 à 5000 m² et les bioréacteurs ont eu une contenance jusqu’à 1 000 000 L. Théoriquement, aucune concentration ne varie au cours du temps dans le réacteur (même si l’on sait qu’une hausse soudaine de la concentration pourrait doper la production de lipides sur un court instant). Les productivités des bassins atteignent environ 100 t/ha/an (alors que l’on estime que la limite thermodynamique de conversion photosynthétique est de 400 t/ha/an).

Contrairement aux cultures de colza utilisées pour la production des biocarburants de 1ère génération, les bassins et les photobioréacteurs ne nécessitent pas l’exploitation de grandes surfaces agricoles.

 

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c)     Extraction des lipides et production du biocarburant :

Les algues sont récoltées régulièrement et l'huile est extraite selon différents méthodes (centrifugation, traitement au solvant, lyse thermique, etc.).

Ensuite deux types de conversion de l'huile en biocarburant, semblables à ceux utilisés pour les huiles végétales classiques peuvent être mis en place :

- la transestérification, qui fait réagir l'huile algale avec du méthanol ou de l'éthanol, produit un ester d'huile algale ou biodiesel, tout à fait comparable à celui obtenu à partir des autres types d'huiles végétales. Il peut être mélangé au gazole en proportion limitée à une dizaine de pourcent volume.

- l'hydrogénation catalytique qui fait réagir l'huile en présence d'hydrogène, suivie d'un hydrocraquage, produit des hydrocarbures qui peuvent être incorporés en quantité importante au gazole ou au kérosène

Un premier enjeu de la production des biocarburants de 3ème génération consiste à identifier les micro-algues les plus riches en lipides parmi les millions d'espèces existantes.

En outre l’extraction des lipides elle-même doit être largement améliorée : l’extraction de l’huile est actuellement réalisée à l’hexane, ce qui n’est compétitif ni au niveau économique ni au niveau environnemental.

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  3) Obstacles rencontrés :

   a)     Obstacles rencontrés :

Le coût de la production de biocarburants est bien plus élevé que pour l’utilisation de pétrole. En effet l'extraction des lipides et le séchage de l'huile consomme une forte quantité d’énergie. Les infrastructures, le transport de la biomasse, la main d'œuvre et les coûts d'exploitation augmentent encore fortement le prix de revient.

Des problèmes environnementaux et sociaux se posent également : le manque de surface demeure un des plus gros obstacles à l’industrialisation des biocarburants : le remplacement de 50 tonnes de pétrole en France par la culture d’algues nécessiterait environ 1 077 000 ha. De plus les pertes en eau dues à l’évaporation lors de la culture en bassin de type raceway peuvent être importantes,. En outre la question de la contamination éventuelle du milieu aquatique par des micro-algues extérieures se pose : une micro-algue génétiquement modifiée pourrait se propager au sein des algues.

 

b)    Optimisations possibles du rendement :

Influence du milieu :

La croissance d'une culture de micro-algues est contrôlée par un très grand nombre de facteurs dont les plus importants sont la lumière (intensité et photopériode), le pH, les nutriments, les concentrations en CO2 et O2 et l'état physiologique. Ainsi une augmentation soudaine de l'intensité lumineuse favorise la production de lipides.

 

Modélisation de la cinétique de la croissance de l’algue :

La maîtrise de la cinétique de croissance est également importante : les micro-algues sont capables de se multiplier de manière rapide dans des conditions favorables (selon un cycle de développement en 4 temps : phase de latence, croissance exponentielle, phase stationnaire, décroissance rapide). Ainsi garder la culture en phase de croissance exponentielle le plus longtemps possible permet de bénéficier d’un matériel biologique en abondance.

 

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Cinétique de croissance des micro-algues : la croissance suit

un développement que l’on peut diviser en 4 phases distinctes 

Influences de l’azote et du phosphore :

Les influences de l'azote et du phosphore sur des micro-algues Porphyridium purpureum sont relevées dans les travaux de Joannis et al., (2007). Grâce à leurs résultats, ces auteurs concluent qu'il faut une quantité minimale d'azote initiale pour ne pas limiter la croissance micro-algale, sans dépasser une quantité maximale pour ne pas l'inhiber. Quant au phosphore, la biomasse augmente avec sa concentration jusqu’à atteindre un plateau pour une concentration initiale de 30mg.L-1 , ce qui correspond à 30 mg pour 0,2.109 cellules en début d'expérience biomasse.

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Grâce à des modèles précis de l'évolution de la population algale, reposant sur des paramètres externes, nous pourrions optimiser les rendements de production de biomasse algale.

 


    4) BFS, producteur de pétrole propre


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« Mince, comment n’a-t-on pas pu y penser avant ? »

Telle a été la première réaction des chercheurs de l’université d’Alicante, quand Bernard Stroïazzo-Mougin, président fondateur de BFS (Bio Fuel System), leur a expliqué son idée : fabriquer du pétrole à partir de micro-algues, en reproduisant artificiellement le processus naturel de transformation du carbone en pétrole, qui lui prend plusieurs millions d’années. L’idée est à l’origine d’une véritable révolution économique et écologique.

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L’entreprise BFS, qui a été fondée en 2006, est une entreprise espagnole qui a déposé plus d’une vingtaine de brevets, et mis au point un procédé de fabrication de pétrole à partir de micro-algues marines. Pour nourrir ces végétaux, il faut la lumière du jour – c’est la photosynthèse – et du gaz carbonique. Et c’est là qu’est le génie du procédé : le CO2 est directement récupéré des usines avoisinantes, ce qui élimine une grande partie des rejets de ce gaz à effet de serre dans l’atmosphère.

En effet, le pétrole est issu de la décomposition de cyanobactéries et de phytoplanctons, qui étaient les premiers organismes biologiques existants sur terre. Ces organismes, dits « autotrophes »,  sont capables de créer de la matière organique à partir de matière non organique, comme le carbone (présent sous forme de dioxyde de carbone). Parmi ces organismes, on trouve les végétaux chlorophylliens, ainsi qu’une multitude de cyanobactéries. L’avantage que possède le phytoplancton est un rendement supérieur aux plantes terrestres, et ces micro-organismes sont capables de se reproduire toutes les 24 heures, en utilisant uniquement l’eau, le carbone, et la lumière du soleil. BFS utilise aussi des eaux dont la concentration en phytoplanctons est plus d’un million de fois supérieure aux concentrations rencontrée dans l’eau de mer.

Sur le site d’Alicante en Espagne, qui fait office de site test, le gaz carbonique est acheminé par gazoduc depuis la cimenterie voisine. Les algues se multiplient alors très rapidement, et cette biomasse végétale est ensuite filtrée pour en extraire l’eau et les omégas 3, et la pâte obtenue est transformée par craquage, à haute température et haute pression, en pétrole artificiel, dit « pétrole propre » ou « pétrole bleu », sans souffre ni métaux lourds. La force de ce pétrole est aussi de pouvoir servir de carburant, et a un pouvoir calorifique de 9700 kJ/kg (à titre comparatif, la chaleur de combustion de la tourbe est de 5200 kJ/kg, et avoisine les 45000 kJ/kg pour les carburants raffinés). Il est donc aussi raffinable, avec un moindre coût comparé au pétrole fossile (grâce à l’absence de souffre et d’autres métaux lourds). Par ailleurs, il peut aussi servir à la production de matières plastiques, solvants, engrais …

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La culture des micro-algues est effectuée dans des grands réacteurs cylindriques de 8 mètres de haut, pour optimiser la surface et maximiser l’énergie solaire reçue. En 48h, les réacteurs peuvent produire du pétrole, alors que le procédé aurait mis naturellement plusieurs millions d’années à se terminer.

L’objectif de l’usine de BFS sur le site d’Alicante est, sur une surface de 40 hectares de cultures, d’absorber 450 000 tonnes de gaz carbonique par an, et de produire sur une année 230 000 barils de pétrole, et 3000 tonnes d’oméga 3. Le succès est tel, que la majorité des grandes entreprises liées au pétrole (comme Exon, numéro 1 du pétrole dans le monde) investissent dans la culture de micro-algues. D’autres usines, sur l’Archipel de Madère au Portugal et à Venise en Italie notamment, sont en construction. D’ici à 2020, BFS aura implanté 50 usines à travers le monde.

 


Conclusion

L’intérêt pour les micro-algues a fortement augmenté ces dernières années. Les micro-algues peuvent en effet être utilisées dans de nombreux secteurs du médical à l’alimentaire(en tant qu’aditif ou épaississant en passant par l’énergie et l’environnement (en effet certaines micro-algues ont la capacité de produire de l'hydrogène qui peut être utilisé comme biocombustible).

Néanmoins l’extraction des lipides contenues dans les micro algues reste un procédé coûteux tout comme la main d’œuvre. Les scientifiques doivent également faire attention à ne pas contaminer les autres algues du milieu avec des micro-algues génétiquement modifiées ou des produits chimiques visant à doper la production.

Il n’en reste pas moins que la production de biocarburants à partir de micro-algues ne peut être rentable que si elle est associée à un système de dépollution (consommation de nitrate, ammonium et phosphate, CO2) et à la production de coproduits valorisables dérivés de la biomasse.

 

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Bonus :

Interview d'un chercheur du Laboratoire de bioénergétique et biotechnologie des bactéries et microalgues d'Ifremer présentant le devenir des micro-algues dans l'industrie actuelle et notamment dans la production de biocarburants:

 Partie 1 : ici

 Partie 2 : ici

Bonus :

Interview de Stephan Cuine, ingénieur CEA du Laboratoire de bioénergétique et biotechnologie des bactéries et microalgues présentant tout d'abord le type de microalgues utilisés puis les méthodes d'extraction de celles-ci et les difficultés d'extraction :

 

 

Partie 1 - Pétrole Propre - Micro-algues

Partie 2 - Pétrole Propre - Micro-algues

Partie 3 - Pétrole Propre - Micro-algues

4 mai 2011

III- Impacts environnentaux de l'industrie pétrolière

III- Impacts environnentaux de l'industrie pétrolière

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Catastrophe BP dans le Golf du Mexique en 2010

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Dans cette partie, nous allons tenter de montrer les conséquences méconnues d'une industrie pétrolière sans éthique à travers quelques exemples, de lister les principales conséquences de ces actions à motivations économiques mais aussi des avancées qui ont été faites dans ce domaine.

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 1)      Afrique et Amérique touchés par le pétrole

Bien sûr que le prix que l’on paie revient aux compagnies, moins sûr qu’elles en font profiter aux populations locales. Bien sûr qu’elles profitent des faiblesses des gouvernements, moins sûr qu’elles font attention à la maintenance de leur matériel. Nous avons de nombreux exemples faisant apparaître les actions inacceptables des multinationales pétrolières, qui, sans l’ombre d’un regret, créent l’appauvrissement de régions entières et mettent à mal leurs écosystèmes.

Nigeria : l’industrie pétrolière a créé l’appauvrissement des populations, les conflits et la maladie. En effet, la faiblesse et la corruption du gouvernement du Nigeria permet aux industries pétrolières d’une part de récupérer entièrement la première richesse du pays, et d’autre part de ne pas respecter les normes de sécurité. Cette exploitation pollue l’eau des populations locales et les poissons. Les gens sont touchés dans leur alimentation mais aussi dans l’air qu’ils respirent car certains puits rejettent du pétrole et créent des mares d’où émanent des vapeurs toxiques à proximité des villages. Enfin, des torchères brûlent jour et nuit, imposant aux habitations une lumière  continue et une pollution de l’air en matières toxiques. Voir les documents d’Amnesty Internationale ici

nigeria_niger_delta_08Rejets d'hydrocarbure dans le village d'Ikarama au Nigeria en 2008

Congo : Les habitants ont remarqué, dans la région de Moanda de la République Démocratique du Congo, une augmentation des maladies des yeux assez alarmante. Or, cette augmentation a commencé à partir du moment où Perenco – industrie pétrolière – a lancé son exploitation dans la région. Les habitans ont demandé des analyses qui leurs ont été fournies par la société puis à un organisme indépendant, dont toutes les demandes d’évaluation des impacts environnementaux au sein de l’activité pétrolière de Perenco dans la région ont été refusées. Malgré cela, les suspicions sur le lien entre Perenco et l’augmentation des maladies des yeux est très forte. De plus, un autre impact a été remarqué : certains arbres fruitiers responsable du dynamisme économique de la région se sont asséché au cours des dernières années, ce qui plonge les habitants dans la misère. Voir le dossier ici

congo_010     Pérou : L’exploitation pétrolière est la ressource économique par excellence au Pérou et confère une incroyable richesse à ce pays. Pourtant, près de 70% de la population vit dans la pauvreté. La construction d’un puits de forage enlève environ 15 hectares de foret, pour la place nécessaire et la construction des bâtiments. Des « piscinces » sont creusées, et des dêchets sont jetés sans contrôle dans le trou (en moyenne 4 000m3 de boues et de dêchets toxiques par puits). Il vont ensuite s’incruster dans la terre et rentrer dans les nappes phréatiques que vont boire les villages alentours. De plus, des milliers de litres de pétrole et de gaz sont brûlés et provoquent des maladies de peau et de respiration chez les habitants voisins. Enfin, les oléoducs sont mal entretenus et traversent des régions dangereuses : 94 failles sismiques et 6 volcans actifs. Les fuites estimées par le gouvernement sont de 63.5 millions de litres soit moins de la marée noire du Exxon Valdez (40.8 millions de litres). Voir l’article ici.

deforestation940x705      Canada : Dans le bassin d’Alberta au Canada, presque 1 000 000 de litres de pétrole sont extraits des sables bitumeux (pétrole qui n’a pas rencontré de « toit » imperméable et qui est remonté jusqu’à la surface). L’extraction de pétrole des sables est très polluante. Après la déforestation et l’enlèvement de la tourbe – qui contient de 15 à 30% du CO2 terrestre -, on chauffe le sable à la vapeur (quantités colossales d’eau) et on utilise de nombreux solvants qui, une fois utilisés, sont jetés dans les « piscines » laissées en plan, créant des lacs toxiques. On a aussi remarqué une augmentation des maladies cardiaques dans la région. 

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Conséquences de l'extraction des sables bitumeux à Alberta au Canada

Bien entendu, nous avons parlé de ces deux continents très touchés par l’extraction du pétrole, mais tous les continents sont impliqués dans ce problème.

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2)      Retour sur les types de dégats provoqués par l’industrie pétrolière

Les dégats provoqués par l’industrie pétrolière touchent autant l’Homme que la Nature. Nous allons dresser un rapide tableau des types d’impacts et de leurs conséquences, au vu des exemples précédents.

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Impacts sur la Nature :

Pollution de l’air : Plusieurs étapes de l’exploitation pétrolière libèrent matériaux toxiques dans l’air et/ou à effet de serre. Par exemple, le raffinage rejette des oxydes de soufre, des oxydes d’azote, des composés organiques volatiles, du monoxyde de carbone, du benzène et d’autres gaz à effet de serre. Bien entendu, le transport joue aussi un rôle important dans cette pollution car les camions citernes rejettent 79g de CO2 par tonne et par kilomètre, ce qui veut dire 1738g par kilomètre pour un 22 tonnes.

trou_couche_dozine_arctiqueTrou de la couche d'ozone

Pollution des sols : Lorsqu’une multinationale décide de lancer une production, elle  construit un ou plusieurs fosses (ou « piscines ») dans la nature où elle va rejeter des monticules de produits toxiques pour les hommes et la Nature. Une fois la production terminée, elle laisse les déchets et par creuser ailleurs. Les matières laissées s’immiscent dans les sols et les polluent avant d’arriver aux nappes phréatiques.

Pollution de l’eau : Comme dit précédemment, l’extraction des sables bitumeux nécessite beaucoup d’eau et l’utilisation de solvants que l’on rejette dans des fosses. Ces déchets descendent jusqu’aux nappes phréatiques. Bien entendu, les animaux et les hommes utilisent l’eau pour boire et manger (poissons). Enfin, nous pouvons mettre le doigt les catastrophes régulières qui se passent en mer. Voici les principales marées noires :

ð  Torrey Canyon (libérien) 119 000 tonnes en 1967

ð  Amoco Cadiz (libérien) 227 000 tonnes en 1978

ð  Tanio (Bretagne) 7 000 en 1980

ð  Exxon Valdez (Alaska) 40 000 tonnes en 1989

ð  Erika (Bretagne, Pays de Loire) 20 000 tonnes en 1999

Remarque : nous ne developperons pas ce point par manque de temps, mais il semble que les dégazages illégaux, c’est-à-dire l’action de nettoyer les barils de pétrole vides pour éviter les explosions soient LA première pollution des eaux. En général, les bateaux (souvent pétroliers) pratiquent ceci en mer pour éviter de payer les frais de nettoyage (0.15 € par m3). Ce sont des rejets continus plus dévastateurs que les marées noires occasionnelles. Pour se donner un ordre d’idée, on estime que chaque année, 20 fois plus d’hydrocarbures sont déversés dans la Méditerranée que pour le naufrage du « Prestige » en 2002. Voir dans la bibliographie des documents sur les dégazages illégaux pour plus d’informations.

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            Déforestation et enlèvement de la tourbe : Pour pouvoir créer des puits de forages, les industries pétrolières utilisent en général entre 10 et 15 hectares de forêts pour avoir suffisamment de place et construire les bâtiments. Il faut aussi enlever la tourbe quand cela est nécessaire, ce qui rejette de grandes quantités de CO2 dans l’atmosphère. Sachant qu’un puits sur dix est exploitable en moyenne, cela signifie que neuf fois sur dix, 10 hectares de forêts sont gaspillés au minimum. La déforestation s’opère aussi lors de la construction d’oléoducs.

ð  Canada : pour l’exploitation des sables bitumeux.

ð  Pérou : Pour la construction d’oléoducs et de puits de forage dans la foret amazonienne.

Extinction d’espèces : Il est difficile de savoir quel sont les impacts de l’exploitation pétrolière (ou de les prouver) sur les écosystèmes, la faune et la flore mais il est évident que cette industrie a des conséquences surtout sur les espèces fragiles. On peut penser aux espèces de poissons supportant mal les hydrocarbures ou les arbres fruitiers s’asséchant.  

989_MareeNoire_ANaufrage de l'Exxon Valdez

Impacts humains :

                Appauvrissement de l’agriculture : Il a été remarqué dans plusieurs pays que l’exploitation pétrolière avait des conséquences néfastes sur les terres à cultiver dues aux quantités importantes de déchets toxiques rejetés ou aux fuites de puits, mais aussi sur certains arbres fruitiers par la pollution de l’air.

ð  Congo

ð  Nigéria

Augmentation des maladies pour les populations locales et pour une exposition trop longue : que ce soit à cause de la pollution de l’eau par les rejets dans les piscines ou de l’air par la combustion de grande quantités de pétrole qui ont eux-mêmes des répercussions sur les écosystèmes, la faune et la flore, les hommes restent une espèce naturelle et est donc touchée par toutes ces pollutions. Les conséquences sur sa santé sont importantes :

ð  Cancers (air et eau)

ð  Attaques cardiaques (air et eau)

ð  Troubles du système nerveux (benzène)

ð  Troubles de la vue

ð  Anémies (benzène)

ð  Leucémies (benzène)

ð  Problèmes chez le fœtus (benzène)

ð  Nausées (cadmium)

ð  Troubles chroniques aux reins et aux poumons (cadmium)

ð  Hypertension (cadmium)

ð  Maladies provoquées par l’arsenic, le plomb et le mercure

ð  Problèmes respiratoires, asthme (air)

Paupérisation des populations locales : Dans la plupart des pays disposant de pétrole, les populations ne jouissent pas de la richesse de l’exploitation pétrolière. Ce sont les multinationales de l’industrie pétrolière et les gouvernements plus ou moins corrompus qui en bénéficient. Voici quelques exemples :

ð  Pérou

ð  Moyen-Orient

ð  Congo

ð  Nigéria

Petrole_et_ses_consequence

Création de conflits : Suite à ces injustices de répartition des richesses dans les pays possédant du pétrole, certaines personnes, ne croyant plus leur gouvernement, décident de se battre pour une meilleure équité ou simplement pour leur propre épanouissement fiducier. Des groupes armés se forment et de violents combats apparaissent avec les forces de l’ordre.

        ð  Nigéria

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3)    Catastrophes

Nous pouvons tout d’abord dresser une liste non exhaustive des risques liés à l’industrie pétrolière :

-          Explosion de gaz

-          Incendie d’hydrocarbures

-          Accident d’un camion citerne

-          Marées noires

-          Dégazages illégaux

-          Fuites voire rupture d’oléoducs

 

Nous laisserons le soin au lecteur de découvrir la liste des principaux déversements pétroliers recensés : ici

maree_noire3_9d574Fuite sous marine, plateforme pétrolière BP 2010 dans le Golf du Mexique

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       4)      Des accords environnementaux

Le bilan environnemental, vous l’aurez compris, peut laisser à désirer mais les dégâts sont importants, donc il est relativement aisé de les réduire substanciellement. Aussi, des accords ont été signés et nous avons pu voir une diminution des rejets ces 40 dernières années, notamment marins, liés à l’industrie pétrolière.

La pollution atmosphérique :

Comme le pétrole est une importante source de pollution atmosphérique qui est au centre d’un débat international, des Convention Internationales ont été signées. Cette partie concerne principalement les rejets provoqués par la combustion du pétrole, et non son cheminement dans l’industrie pétrolière.

ð  La Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) a été créée en 1992 lors de la Conférence de Rio de Janeiro.

ð  Le protocole de Kyoto a été rédigé en 1997 et demande aux pays de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Les objectifs recouvrent les émissions de six principaux gaz à effet de serre : dioxyde de carbone, méthane, monoxyde de diazote, hydrofluorocarbone (HFC), perfluorocarbone (PFC) et hexafluorure de souffre.

18c4c_kyoto_protocol

ð  Certains gouvernement ont inventé des solutions favorisant la réduction de la pollution. Par exemple, les entreprises du Royaume-Unis émettant beaucoup de gaz à effet de serre doivent acheter des « droit à polluer ». Plus les rejets sont conséquents, plus l’entreprise doit en acheter. Mais le principe clé est que ces droits peuvent être revendus. Ainsi, les entreprises faisant des efforts dans leur impact environnemental peuvent vendre leurs droits à d’autres et investir pour réduire encore et revendre encore.

La pollution maritime :

ð  Convention Internationale OILPOL et la Convention de la création de l’Organisation Maritime Nationale (OMI) en 1954 étaient les premières tentatives de réduction de la pollution maritime et ont instauré des règles de circulation, des délimitations dans les eaux mondiales et des obligations de matériel en bon état.

ð  La convention MARPOL 73/78 a été adoptée en 1982 après la marée noire de l’Amoco Cadiz (223 000 tonnes en 1978) et a évolué en fonction des catastrophes et des demandes des Etats. Elle a eu un grand succès dans la mesure où elle réduit d’environ 10 fois les rejets d’hydrocarbures dans l’eau en 30 ans. En voici les grandes lignes :

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o   « l'interdiction de rejeter à la mer des hydrocarbures ou des mélanges d'hydrocarbures dans des zones spéciales : mer Rouge, mer Méditerranée, mer Baltique, mer du Nord, mer d'Irlande, mer Celtique, Manche ainsi que la zone des golfes ;

o   l'utilisation de citernes à usage de ballasts indépendantes des citernes à pétrole;

o   l'utilisation de citernes réservées à la récupération des eaux de nettoyage des citernes à pétrole ou le nettoyage par la technique de pétrole brut sous pression ;

o   l'obligation pour les navires de plus de 5000 tonnes construits après le 6 juillet 1996 ou les navires ayant plus de trente ans de posséder une double coque ou un équivalent en terme de sécurité (pont intermédiaire ou coque à double paroi latérale) ;

o   la création dans les ports de chargement ou de déchargement de structures capables d'accueillir et de traiter les eaux de nettoyage ;

o   l'inspection régulière des bateaux par les autorités des ports où accostent les bateaux (et non plus uniquement les autorités des pavillons des bateaux). »

D’après http://www.unctad.org/infocomm/francais/petrole/ecopol.htm

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Même si nous ne pouvons que déplorer les actions polluantes des industries pétrolières qui restent protégées des instances internationales ainsi que leurs conséquences importantes sur la nature alentour (eau, air, sols, espèces) et les populations locales (maladies, pauvreté), nous pouvons tout de même apprécier les conventions internationales mises en place pour réduire la pollution par les hydrocarbures. Essayer d’agir de manière citoyenne et humaniste lorsque ça nous est possible afin d’aider les populations locales et améliorer la prise en compte de l’environnement dans le processus de création du pétrole est nécessaire.

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Voir les ressources à la fin du site.

4 mai 2011

II- Les enjeux économiques du pétrole

 II- Les enjeux économiques du pétrole

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Comment expliquer des prix des carburants si différents ?

Le pétrole est aujourd'hui utilisé comme matière première pour en extraire de nombreux carburants : essence, gasoil, fuel, kérosène, GPL, ... Ces carburants servent d'une manière générale pour produire de l'énergie ou pour les transports.

Si le pétrole est négocié au sein d'une économie libre et à échelle mondiale, on constate cependant des différences des très importantes entre le prix des carburants d'un pays à l'autre, pouvant varier d'un facteur 100 entre deux états ! Même si elles peuvent paraître surprenantes, ces différences de prix s'expliquent par différents facteurs, économiques, politiques ou techniques. Pour les comprendre, il est tout d'abord nécessaire d'assimiler le fonctionnement global du marché du pétrole et les enjeux qu'il implique.

 

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        1)  Le marché du pétrole

Les gisements de pétroles, qu'ils soient terrestres ou maritimes, sont exploitées par des compagnies pétrolières, privées ou nationales. Il y a deux types de contrat entre les états et les exploitant du pétrole : soit le pays hôte récupère le pétrole brut extrait par l'exploitant et peut lui revendre moyennant un prix (appelé buy-back), on parle alors de "brut de participation", soit le pétrole brut revient à l'exploitant qui le revend ensuite sur le marché, une part des revenus étant alors reversée au pays hôte (royaltie), on parle ici de "brut de concession".

Sur le marché du pétrole, un petit nombre de compagnies produisent une grande partie du pétrole mondial (68% des réserves sont sous le contrôle des 10 plus grandes compagnies). Les pays qui produisent le plus ne sont pas forcément ceux qui ont les plus grandes réserves, certains d'entre eux préférant conserver leur réserve. De plus, de nouvelles techniques d'extraction sont inventées ou améliorées régulièrement et il devient possible d'accéder à des gisements inaccessibles par le passé ou du trouver de nouvelles sources comme les sables bitumineux. Au niveau du marché, les pays qui exportent du pétrole se sont organisés pour tirer avantage de leurs ressources. L’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) regroupe onze pays qui représentent à eux seul 70% des réserves mondiales. Ces derniers adaptent leur niveau de production en fonction de l'offre et de la demande afin d'assurer un prix plus au moins constant.

 

10 plus grands producteurs de pétrole

 

10 pays ayant les plus grandes ressources de pétrole

 

De l'autre côté, les pays qui importent le plus de pétrole sont les pays développés et maintenant les pays émergent comme la Chine. Que ça soit pour leur industrie ou pour le transport, ils consomment une majorité du pétrole mondial.

Il n'existe pas qu'un seul type de pétrole brut. En effet, on peut distinguer différentes qualités de pétrole. Elle dépend de sa composition, des défauts, des impuretés, etc. Certains types de bruts servent de référence pour les cotations boursières comme le Brent (brut de mer du Nord), l'Arabe léger (Arabian Light), ou le WTI (West Texas Intermediate).

Une fois extrait, le pétrole est soit raffiné puis vendu soit directement vendu. Un même stock de pétrole peut vendu et revendu maintes fois. En effet, le marché du pétrole est le théâtre de nombreuses négociations, comme pour toute matière première. Il y a beaucoup de spéculation dans les salles de marché et les échanges sont souvent virtuel entre traders des grandes compagnies : le pétrole est échangé plusieurs fois sans même changer de zone de stockage. Ces notamment ce marché très dynamique qui explique la volatilité du prix du pétrole. Les autres facteurs sont les changements dans l'offre et la demande (production et consommation variable), les crises, les guerres, ... tout ce qui peut inquiéter les négociants.

 

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       2)  Des différences de prix flagrantes entre les pays

En outre de ces variations incessantes de prix du pétrole au cours du temps, on peut constater dans le monde que les prix des carburants d'un pays à l'autre sont extrêmement différents. Pour comprendre ce phénomène il faut expliquer comment se calcule le prix des carburants. Là, quatre facteurs interviennent : le prix de la matière première (le pétrole), les coups de traitement du brut (raffinage, transport) et la marge de la compagnie pétrolière, le taux de change et enfin des taxes ajoutées par le pays où est vendu le carburant. Et si les deux premiers facteurs varient peu d'un pays à l'autre, les deux derniers peuvent être extrêmement différents.

 

Carte du prix des carburants dans le monde (rouge=cher)

Premier point, les taxes qui s'appliquent aux produits pétroliers dépendent totalement des politiques des états. Deux exemples frappants sont la France et les Etats-Unis. Les américains évoluent dans une société où la voiture est reine, les autres transports sont très peu développés. Pouvoir achetés de l'essence bon marché est absolument nécessaire pour le quotidien de millions d'américains. C'est pourquoi l'état taxe très peu les carburants. A l'opposé, la France, pays bien plus petit, voit ses carburants fortement taxés. Il y a deux taxes : la Taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP) qui est fixe, et la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) qui est de 19,6% et dépend elle du prix du carburant. L'ensemble de ces deux taxes fait que 60% du prix de vente du carburant en France revient à l'état. Encore plus surprenant, d'autres pays vont jusqu'à subventionner l'essence comme l'Arabie Saoudite, la Chine ou encore L'Iran, assurant un prix fixe quel que soit le cours du baril.

Deuxième point, les taux de change. Au sein du commerce mondial, les produits pétroliers sont négociés en dollars alors que le carburant est vendu dans la monnaie locale du pays. Un euro fort rend donc l'essence moins chère.

Tout ceci entraine des différences de prix formidables entre les états. L'essence est par exemple environ dix fois moins chère en Arabie Saoudite qu'en France.

 

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       3)  Les évolutions à venir

En marge de ce constat de forte fluctuation des prix qui demeure, le marché du pétrole connaît de grands changements.

Le marché pétrolier a toujours été marqué par l’opposition entre deux types d’entreprise : les « supemajors » (ou « Big Oil ») c’est-à-dire les grandes compagnies privées comme le leader mondial ExxonMobil et les compagnies pétrolières nationales (NOC) telle que Gazprom. Alors que par le passé, les « supermajors » dominaient le marché, les compagnies nationales se sont développées et possèdent maintenant 80% des réserves. Ces compagnies, moins avancées technologiquement exploitent majoritairement du pétrole onshore et souffrent en temps de crise car les états viennent prendre de l’argent dans leurs caisses.

 

Rang

Compagnie

Pays

Capitalisation  milliards de dollars

Bénéfice net 2009 milliards de dollars

1EXXON MOBILUSA291.0019.28
2PETROCHINACHINE280.6915.13
3ROYAL DUTCHPAYS-BAS165.2912.52
4PETROBASBRESIL154.6414.69
5CHEVRONUSA148.6510.48
6GAZPROMRUSSIE120.7124.65
7TOTALFRANCE113.7311.78
8CHINA PETROLEUMCHINE100.499.04
9BPUK94.3716.58
10CONOCOPHILLIPSUSA81.05

4.86

Classement des 10 plus grandes entreprises pétrolières

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Lorsque l’on évoque l’avenir du pétrole, on pense forcément à la disparition de la ressource. Même si les données que nous avons quant aux réserves encore disponibles ne sont pas certaines (car on ne sait pas si on va trouver de nouveaux gisements), il est sûr que la pénurie finira par arriver. On assiste aujourd’hui à une raréfaction des gisements de grande taille. Les experts pensent que cela indique que nous nous approchons du pic de production qui sera suivi par un épuisement lent mais inéluctable. Cette baisse de production entrainera inévitablement une augmentation des prix des carburants, c’est pourquoi l’on cherche des alternatives au pétrole.

4 mai 2011

I- Le pétrole, de sa formation jusqu'à la pompe

I- Le pétrole, de sa formation jusqu'à la pompe

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Vous trouverez dans cette partie une vidéo montrant comment se forme le pétrole suivie d'un article expliquant les étapes de la fabrication, de la recherche de cet or noir à son acheminement dans les stations essence.

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     Si le pétrole est l'une des sources d'énergie les plus utilisées depuis plus d'un siècle, il est aussi la ressource qui s'épuise le plus vite.  Aujourd'hui, la population mondiale consomme plus de 5000 milliards de litres par an. Certaines estimations pensent que les réserves terrestres sont de 1200 milliards de barils soit 190 000 milliards de litres. Ce qui signifie qu'en continuant ainsi, nos voitures s'arrêteront de rouler dans 40 ans.
     *La formation du pétrole*est le produit d'un concours extraordinaire de circonstances et se divise en trois phases : l'accumulation de matières organiques, la maturation en hydrocarbures et l'emprisonnement. La biosphère, soit la Nature ou le processus qui entretient la vie sur Terre, recycle quasiment tous les débris sauf dans certains lieux particuliers où il y a trop de matière organique à recycler. Ce surplux est enfoui dans la Terre et s'incorpore dans la matière minérale. La température et la pression vont ensuite augmenter car de nouvelles couches sédimentaires les recouvrent puis vont se transformer en kérogène qui est la substance entre la matière organique et les combustibles fossiles. Le kérogène va ensuite lentement produire du pétrole ou du gaz naturel qui vont s'échapper si la pression est suffisante : c'est la « migration primaire ». Plusieurs millions d'années se sont déjà écoulées. Les hydrocarbures, plus légers que l'eau, vont remonter vers la surface de la Terre où ils seront oxydés ou biodégradés. Seule une quantité minime va être piégée : elle se retrouve dans une zone perméable et est entourée d'une roche imperméable. C'est cette infime partie du pétrole venu d'une infime partie de matière organique que nous extrayons aujourd'hui.

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 Exploration         Forage        Raffinage         Distribution

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Mais ce n’est pas tout. Les poches de pétrole formées sont invisibles car elles sont souterraines et le pétrole n’est pas utilisable brut, il doit subir plusieurs traitements.

L’industrie pétrolière s’occupe de la chaîne industrielle du pétrole depuis le gisement jusqu’au consommateur. Les poches de pétroles sont créées de manière plus au moins alétoires, mais restent concentrées sur certaines zones. Il faut explorer pour trouver les endroits où la topographie permet de piéger l’or noir et chercher les endroits où la matière organique est plus abondante et où il y peut y avoir des roches imperméables comme l'argile formant un « toit ». Plus la paroi interne est poreuse et le toit imperméable, plus le réservoir sera de bonne qualité. Lorsqu’on pense avoir trouvé un puits, on passe au forage. Cette étape représente environ 2/3 du coût total de l’installation, sachant que les offshore (en mer) sont beaucoup plus onéreux que les onshore (sur terre). Pratiquement, on fait un trou de plusieurs dizaines de mètre pour stabiliser le sol de départ puis 5 autres trous plus profonds avec des diamètres décroissants (75 cm à 20 cm). Le tout est cimenté pour ne pas contaminer les nappes phréatiques puis on descend des outils pour récupérer des informations sur la géologie locale et évaluer si le puits est valable pour la production. Une fois que le gisement est accepté, on procède à des tests afin de déterminer la porosité, la perméabilité, la composition du fluide et un fait un essai de production. Lorsque la production est lancée, on connait deux phases de récupération : au départ, le pétrole est sous haute pression et remonte à la surface spontanément mais rapidement, on doit mettre un système de récupération assistée qui permettra de récupérer au total 35% des réserves du puits.

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Une fois le pétrole récupéré, traité et stocké dans de grands réservoirs, il faut le transporter vers les lieux de consommation qui se trouvent en général à des milliers de kilomètres des gisements. Deux types de distribution sont utilisés : les oléoducs et les voies maritimes. Les oléoducs servent en général à transporter le pétrole jusqu’aux voies maritimes. Ils sont très coûteux et demandent beaucoup de négociations avec les Etats qu’ils vont traverser. Bien sûr on ne fait pas passer les différents types de pétroles bruts simultanément dans les oléoducs. Des stations de pompages sont réparties sur le réseau et il faut calculer pour chaque type de pétrole et selon le profil de terrain traversé le débit à imposer. Cette technologie reste la moins coûteuse car elle fonctionne 24h/24h, ne consomme que peu d’énergie, est la plus fiable et demande très peu d’entretien. C’est pourquoi on peut recenser aujourd’hui plus de 500 000km de réseaux d’oléoducs à travers le monde. La deuxième alternative est de transporter le brut par voie maritime. Les exploitant pétroliers peuvent soit se faire construire une flotte et donc devenir l’armateur des navires soit louer et être l’affréteur. Au vu du prix de l’acheminement d’un pétrolier, de nombreuses compagnies font appels à des propriétaires plus ou moins corrects qui choisissent régulièrement de passer par des pavillons de complaisances où le coût d’enregistrement du pétrolier est faible. Ils font aussi appel à des équipages peu ou pas expérimentés dont les droits sociaux sont bafoués, d’où les catastrophes régulières en mer. Les navires sont de différentes tailles s’échelonant de 25 000 dwt (1 deadweight = 1000 tonnes) – barges – à 350 000 dwt – pétroliers. Il existe même maintenant des super-pétroliers transportant 550 000 dwt de marchandises. Enfin, il existe bien sûr le réseau ferroviaire ou simplement routier pour transporter les produits bruts, intermédiaires ou finis qui sont plus utilisés pour de courtes distances.

OleoducCaucaseRéseau d'oléoducs du Caucase

La dernière grande étape de cette épopée du pétrole sert à transformer le brut en des produits commercialisables : c’est le raffinage. Le but est de produire le plus de produits légers fortement valorisés comme le gazole et le kérosène. Les raffineries traitent en général plusieurs types de brut et il existe plus d’une dizaine de procédés de fabrication. Les produits commercialisables sont ensuite transportés par camion vers les stations essences ou bien par train.  

Ainsi lorsque vous faites le plein, vous pourrez penser aux millions d’années que le pétrole a mis à se créer, au concours de circonstances qui a permis son emprisonnement dans une poche, puis à sa découverte plus ou moins fortuite, son extraction, son transport, son raffinage et sa consommation. Pourtant, aussi extraordinaire qu’il soit, il rejette du dioxyde de carbone (CO2) en masse lors de sa combustion et des marées noires nuisant fortement à notre écosystème.

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Pour plus d'informations, voir les ressources à la fin du site

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4 mai 2011

Le projet "pétrole propre"

Le projet "Pétrole propre"

EMSE - Mai 2011

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Le projet "pétrole propre" est formé d'une équipe de 5 élèves de l'Ecole des Mines de Saint-Etienne (EMSE) dont le but est de comprendre les enjeux et conséquence du pétrole et de l'industrie pétrolière ainsi que d'essayer de voir quel sera le pétrole du futur.

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Nous avons divisé notre travail en 4 parties :

I- Le pétrole de sa formation jusqu'à la pompe

II- Les enjeux économiques du pétrole

III- Impacts environnementaux de l'industrie pétrolière

IV- Vers un pétrole propre ?

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Durant tout ce dossier, n'hésitez pas à laisser vos commentaires !

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"Pétrole propre" : projet environnement EMSE
  • Nous nous proposons de comprendre les enjeux du pétrole actuel et de se projeter dans l'avenir. Comment achemine-t-on le pétrole jusqu'à la pompe ? Y a-t-il différents pétroles ? Peut-on avoir du pétrole propre ?
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